Quelle couette choisir pour affronter l’hiver lyonnais ?
Pour se parer au rigoureux hiver qui nous attend dans le Lyonnais et à l’implacable mois de janvier qui affiche les plus basses températures de l’année (température moyenne minimale de 1 ° et maximale de 7 ° !), disposer d’un lit bien chaud avec une couette au top du cocooning devrait être notre première priorité avant l’arrivée du grand froid. Pour les retardataires qui n’ont pas encore remballé leur couette d’été, voici quelques conseils avisés pour résister à l’hiver lyonnais bien au chaud dans son lit.
Choisir une couette de qualité : les critères clefs
Deux grandes familles de couettes se partagent le marché de nos nuits au chaud : d’un côté les couettes garnies avec des fibres naturelles comme le duvet ou les plumes, et de l’autre celles composées de fibres synthétiques, comme le polyester, qui sont les plus abordables. Plus rares, il existe aussi des couettes haut de gamme garnies de soie naturelle, plus douces au toucher, légères et confortables, mais aussi particulièrement onéreuses.
Pourquoi devrait-on privilégier une couette naturelle plutôt que synthétique ?
Si les couettes garnies de fibres naturelles sont plus appréciées que les couettes garnies de fibres synthétiques, c’est notamment parce qu’elles sont plus légères pour un même apport de chaleur. La couette naturelle possède également l’avantage d’être thermo-régulée et respirante, ce qui est particulièrement utile s’il vous arrive de transpirer la nuit ou simplement d’avoir trop chaud.
Ces propriétés, la couette naturelle les doit aux matières qui la garnissent, notamment le duvet (meilleur isolant au monde) où les plumes sont prélevées sur le ventre et le dessous des ailes des canards ou bien des oies. Pour produire une couette de qualité, il faut donc une matière première de qualité que l’on ne retrouve pas n’importe où.
On comprend mieux pourquoi Lyon n’est pas la place forte de la couette en France et que les fabriques d’Aquitaine, de Bretagne ou encore des Pays de la Loire (trois des principales régions d’élevage de canards et d’oies) aient repris le flambeau.
Prix d’achat & durée d’usage
Alors que la couette en plume ou duvet souffre de la comparaison avec son homologue synthétique lorsqu’il s’agit de parler prix, sa longévité permet de relativiser son coût d’achat élevé : en moyenne 50 % plus cher qu’avec une couette en fibres synthétiques.
À condition d’un entretien régulier, la couette naturelle peut se conserver jusqu’à 10 ans, soit une longévité doublée face à une couette synthétique et donc un coût d’achat certes plus important, mais à relativiser.
La proportion de duvet dans le garnissage et la densité
La proportion de duvet garnissant une couette naturelle constitue son principal gage de qualité. En effet, une couette contenant plus de duvet que de plume sera plus légère, plus chaude et plus gonflante, tandis qu’une couette garnie uniquement de plume ne vous permettra pas de vous réchauffer. On veillera alors à ne sélectionner que des modèles proposant 70 % ou plus de duvet naturel. À titre de comparaison, le haut de gamme peut atteindre jusqu’à 90 % de duvet comme les couettes en duvet de chez Castex, l’une des plus anciennes fabriques françaises basée à Dax.
Le taux de duvet dans le garnissage constitue ainsi le principal point de vigilance à observer face à une offre tarifaire semblant trop alléchante. Ce sont principalement les couettes d’hiver qui disposent du pourcentage de garnissage le plus élevé. On pourra ainsi accepter des taux de garnissage moins élevés pour l’achat d’une couette d’été, de mi-saison ou pour un modèle 4 saisons si vous n’êtes pas trop frileux.
Qu’elles soient en fibre synthétique ou garnies de duvet et de plumes, les couettes possèdent une densité bien définie qui garantit leur degré de confort thermique.
Vous aurez par conséquent le choix entre les couettes de 500 g/m2, conçues pour l’hiver, ou les couettes de 200 et 300 g/m2, plus adaptées pour l’été et la mi-saison. Les couettes d’hiver contiennent au minimum 270 g/m2 de duvet tandis que les couettes d’été en contiennent 180 g/m2. Une couette d’été garnie à 90 % de duvet de canard contiendra 200 g/m2, tandis qu’une couette d’été garnie à 90 % de duvet d’oie en contiendra 150 g/m2.
Une couette synthétique ayant les mêmes performances d’isolation thermique sera en comparaison bien plus lourde : une couette synthétique d’été aura un grammage situé entre 200 et 250 g/m2, tandis qu’une couette synthétique d’hiver aura un grammage compris entre 300 et 450 g/m2.
Le pouvoir gonflant
Le pouvoir gonflant d’une couette varie le plus souvent entre 350 et 800 Cuin. Les couettes contenant des duvets haut de gamme, permettant d’évacuer facilement l’excédent de chaleur, ont un indice gonflant variant de 550 à 800 Cuin.
La qualité du duvet employé permet d’emprisonner l’air en créant des poches de rétention. Ainsi, un duvet de haute qualité permettra d’emprisonner plus d’air avec une quantité de matière moins importante, et donc d’obtenir une couette plus légère.
Quelques mesures à prendre pour s’assurer du meilleur achat
Dans une chambre où la température ambiante est supérieure à 22 °C, il est conseillé d’opter pour une couette légère au garnissage naturel permettant d’éviter la transpiration. Tandis que dans une chambre à la température naturelle inférieure à 18 °C, les couettes chaudes garnies de duvet d’oie sont plus adaptées.
En optant pour une couette garnie de fibres naturelles, choisissez une enveloppe en percale avec un tissage variant autour de 120 à 150 fils par cm2 tandis que pour une couette synthétique, le plus adapté est un tissage au-dessus de 90 fils par cm2.
Pour bien choisir la dimension de votre couette, comptez 40 à 50 cm de retombées de chaque côté du lit afin d’éviter de vous retrouver à découvert en vous retournant la nuit.
Ainsi, les couettes 140 x 200, 160 x 200 ou encore 200 x 200 sont destinées aux lits simples et aux lits 1 place et demie tandis que les couettes 240 x 220 et 260 x 240 sont conçues pour des lits double ou kingsize. Par ailleurs, les couettes 280 x 240 et 300 x 250 s’adapteront aux très grands lits.
Les différents types de duvets
En optant pour une couette en duvet neuf, vous éviterez les produits allergènes contenus dans les traitements anti-acariens. Ainsi, nous conseillons principalement d’opter pour des couettes antiacariennes naturelles et écologiques, dont le gonflant et l’aération permettent d’éviter le recours au nettoyage par produits chimiques.
D’un autre côté, il est aussi fortement conseillé de ne pas choisir des couettes garnies avec du duvet recyclé, altéré ou écrasé, qui peuvent produire des poussières allergènes et dont les propriétés gonflantes ou thermiques se retrouvent aussi altérées.
Les couettes garnies avec du duvet d’oie sont particulièrement réputées pour être plus chaudes, plus légères et plus gonflantes que les couettes garnies avec du duvet de canard. Ainsi, une couette en duvet d’oie, possédant un grammage moins élevé qu’une couette en duvet de canard, pourra disposer d’un même niveau de confort thermique.
Néanmoins, les couettes françaises garnies avec du duvet neuf de canard présentent un meilleur rapport qualité/prix que les couettes garnies avec du duvet d’oie qui est plus rare, et donc plus coûteux.
L’entretien de la couette
Les couettes garnies de duvet doivent être lavées une fois par an au maximum afin de ne pas endommager leur gonflant. Il est également recommandé d’opter pour un lavage doux, à 30 °C, en pressing à sec ou en aquanettoyage. Pour ne pas abîmer les fibres, la couette doit être insérée délicatement dans la machine à laver et nécessite un tambour suffisamment large pour ne pas tasser le garnissage.
L’idéal pour conserver la qualité des duvets est de choisir des détergents naturels, d’éviter d’utiliser des assouplissants et de sélectionner un essorage court, à une vitesse de 1000 tours par minute au maximum. La couette en duvet peut être séchée au soleil ou en machine à une température maximale de 50 °C.
Par ailleurs, les couettes garnies de fibres synthétiques peuvent être lavées deux fois par an à une température entre 40 °C et 60 °C. Après essorage, la couette synthétique peut être séchée en machine, un avantage indéniable face aux couettes naturelles, surtout lorsque l’on ne dispose pas d’espace adapté pour faire sécher cette pièce de linge imposante à l’air libre.
La couette synthétique nécessite un entretien plus régulier que la couette naturelle, ce qui contribue d’autant plus à raccourcir sa durée de vie. En effet, même si la couette en fibre naturelle requiert un traitement plus délicat, ses qualités d’aération lui permettent de retenir moins de poussière.
Une couette 100 % made in Lyon ?
En bon Lyonnais, on aurait été tenté de jouer la carte du local et d’opter pour une belle couette en soie de Lyon produite dans le quartier tisserand de la Croix-Rousse ou dans l’une des illustres manufactures qui font -encore- la fierté de nos parents ou grands-parents.
On aurait pu penser que Lyon avec son passé soyeux à la renommée internationale aurait fait bonne figure dans le nouveau marché du linge de maison de qualité en pleine expansion. Il n’en est rien. Sous l’influence de la culture américaine qui s’installe durablement en France à partir des Trente Glorieuses et à la poussée de ce que les sociologues appellent la « nouvelle classe moyenne », le carnet de commandes des filatures lyonnaises ne se remplit plus : la haute bourgeoisie et la haute couture se détournent des étoffes les plus nobles comme la soie au profit de nouvelles matières et des lignes de prêt-à-porter qui sont les seules à être rentables.
Si l’Auvergne-Rhône-Alpes demeure la première région du textile en France et que certaines illustres maisons lyonnaises perdurent, à l’instar de Porcher ou encore de DMC, c’est qu’elles ont pu réorienter leur production vers la confection de nouvelles étoffes techniques alliant textile et industrie de la chimie. Un textile bien loin de la tradition lyonnaise… La soie perdure néanmoins dans le Lyonnais avec une poignée de maisons qui font de la résistance comme la Manufacture Prelle, ainsi que Tassinari et Chatel (soierie d’ameublement), mais aussi grâce à une myriade de « petits artisans » et créateurs qui travaillent encore cette noble matière.
Mais au-delà des tissus techniques ou d’ameublement, de pièces rares de haute couture ou encore de foulards et d’écharpes de créateurs, la production lyonnaise n’est plus et ce sont de nouvelles régions qui rayonnent aujourd’hui par leur savoir-faire textile.
Pour retrouver du linge de maison de qualité, les Lyonnais devront se tourner vers les grands réseaux de magasins spécialisés à l’instar de Carré Blanc, du Grand Litier ou encore d’Yves Delorme et de Descamps qui comptent plusieurs implantations dans la métropole. Quelques boutiques indépendantes (Drap Dessus Drap Dessous, Baralinge…) proposent aussi du linge de maison, parfois commercialisé en marque blanche, et produit par l’une des grandes fabriques françaises qui perpétuent cette tradition textile tricolore.