La situation fragile de la qualité de l’eau à Lyon
Eau du Grand Lyon, organisme responsable de la distribution et de la production d'eau dans la métropole lyonnaise ainsi que de l’assainissement, affirme que la qualité de l’eau du robinet y est excellente et dispose d’une teneur en calcium et en magnésium adaptée aux besoins de l’organisme. Moyennement minéralisée, équilibrée et avec un très faible pourcentage en nitrates, l’eau lyonnaise peut être consommée par toute la famille au robinet, y compris les enfants.
Distribuée via un dense réseau de canalisations, étroitement surveillé, l’eau du lyonnais subit plus de 2 millions d’analyses annuelles en laboratoires, dont l’ajout d’une très faible quantité de chlore, puis est stockée dans des réservoirs souterrains et des châteaux d’eau avant d’être distribuée aux usagers.
Pour assurer la qualité de l’eau potable du lyonnais, un long processus de contrôle et de surveillance est mené tout au long du filtrage, du traitement, de la captation jusqu’à la distribution. Outre les contrôles des analyseurs automatiques et les contrôles en station d’alerte et de surveillance de la qualité des eaux, la nouvelle réglementation française en vigueur depuis 2003 énonce également que le contrôle final doit se faire au robinet du consommateur.
En effet, les contrôles visent entre autres à limiter les doses de certaines composantes chimiques, pouvant être nocives pour l’organisme, comme le chlore, le plomb, qui peut être utilisé dans certaines canalisations, le nitrate, qui peut se retrouver dans le sol du fait des engrais chimiques utilisés dans l’agriculture, ou encore les perturbateurs endocriniens…
Ainsi de nombreux programmes de la Métropole du Grand Lyon, à l’image de la démarche participative Eau futurE, visent à sensibiliser la population sur l’avenir de l’eau et notamment sur sa raréfaction. D’autres associations engagées dans la défense des consommateurs militent pour renforcer les processus et les règles de contrôle de la qualité de l’eau. À noter aussi que le Musée des eaux de Lyon organise des visites pédagogiques particulièrement instructives sur la gestion du parcours et de la qualité des eaux lyonnaises sur l’ensemble du territoire.
Musée des Eaux de Lyon
La technologie au service de la qualité de l’eau dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes
L’application Qualité des rivières, lancée en 2013 par les agences publiques de surveillance de la qualité de l’eau, dispose de 1318 points de surveillance de la qualité des rivières et des cours d’eau dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle permet entre autres de s’informer sur la qualité bactériologique d’un site de baignade, de connaître le niveau de température ou encore d’identifier les différentes espèces présentes dans un cours d’eau. Malgré le manque de données, l’application dispose de nombreuses informations fournies par le Ministère de la Santé, l’Agence française pour la biodiversité ou encore les directions régionales de l’environnement…
Le magnétisme de l’eau : une tendance controversée
Si la pratique du magnétisme en France ne fait aujourd’hui pas l’unanimité dans la sphère scientifique, des magnétiseurs de profession louent les vertus de l’eau magnétisée : pour disposer d’une eau aux propriétés similaires à celles de l’eau de source, c’est-à-dire enrichie de façon naturelle grâce au champ magnétique de la Terre, on peut également magnétiser l’eau du robinet et l’eau en bouteille. Selon les magnétiseurs, une eau magnétisée contribue entre autres à une meilleure élimination des toxines et des métaux lourds, à un meilleur drainage des organes ou encore à une meilleure circulation sanguine.
Ainsi, une eau de ville la plus classique qui soit peut être magnétisée à l’aide d’un bâton en acier inoxydable comportant un aimant puissant. L’une des extrémités du magnétiseur pour eau magnétisée doit être fixée au bout de la bouteille tandis que l’autre extrémité contenant l’aimant est immergée dans l’eau pendant au moins 5 minutes, afin que son champ magnétique puisse agir plus efficacement.
L’eau ainsi (re)magnétisée serait attachée à de nombreuses vertues dont la capacité à rétablir l’équilibre physiologique et électromagnétique, la stimulation de l’action antalgique et anti-inflammatoire, la décontraction musculaire ou encore le confort des articulations.
Sur quels critères se fondent les analyses de qualité de l’eau dans la métropole lyonnaise ?
Selon une étude récente menée par l’Union Fédérale des Consommateurs-Que choisir, l’eau du lyonnais et du Rhône correspond à l’intégralité des critères sanitaires et serait même jugée comme "bonne", sans référence à son odeur ni encore à son goût qui sont des paramètres non mesurables. Fondée sur 50 paramètres réglementaires, cette qualité viendrait de la fermeture des réseaux de distribution contaminés par les pesticides et des efforts de potabilisation menés par la municipalité.
Cependant, l’association affirme que ces analyses manquent de données et sont à cet effet non exhaustives. En effet, seules 48 molécules de pesticides et de dérivés seraient concernées par les contrôles de qualité de l’eau dans la métropole lyonnaise contre 200 dans le reste de la France alors que plus de 750 molécules de pesticides différentes peuvent se retrouver dans la nature. L’étude de l’UFC-Que choisir a également révélé que 28% des analyses considérées comme conformes à la réglementation ont révélé la présence de perturbateurs endocriniens.
Les facteurs environnementaux entraînant la pollution de l’eau du lyonnais
Outre les inquiétudes sur la diminution du niveau de l’eau du Rhône, près de 850 points d’observation ont été aménagés sur le fleuve et ses affluents pour juger des altérations subies par l’eau en partant de sa source. Face à la diminution de certaines espèces aquatiques comme le silure, des interrogations ont été soulevées quant à la captation de l’eau à des fins industrielles et pour l’agriculture.
Le Beaujolais est particulièrement pointé du doigt comme un point noir pour la qualité de l’eau dans la région. En effet, 608 nouveaux produits de synthèse, principalement utilisés par les viticulteurs et les agriculteurs, ont été trouvés dans l’eau du Rhône et des bassins avoisinants, dont entre autres des fongicides et des pesticides ou encore de l’acide AMPA…
Par ailleurs, les déchets ménagers ont également un rôle non négligeable dans la pollution de l’eau du lyonnais, notamment par rapport aux rejets d’ammonium et d’autres substances toxiques contenues dans les produits phytosanitaires de la grande distribution et les produits de nettoyage individuel. Les industriels sont plus concernés par les rejets de sels très solubles, d’hydrocarbures, de micro-plastiques et plus récemment par des rejets de médicaments, tels que les pilules contraceptives ou les stimulants, ainsi que de bactéries.