La vape fait un tabac dans le Lyonnais

Affichant pas moins d’une quarantaine de boutiques de cigarettes électroniques, la Métropole de Lyon fait partie de ces grandes agglomérations françaises qui trouvent en la cigarette électronique un meilleur moyen de combattre l’addiction au tabac. L’e-cigarette, dont le marché français devrait atteindre une valeur d’1,3 milliards d’euros à l’horizon 2023, connaît un succès sans précédent dans l’hexagone, qui compte aujourd’hui plus de 3 millions de vapoteurs et se place à la 3ème position des pays où la cigarette électronique est la plus commercialisée.

Même si la cigarette électronique est brevetée pour la première fois en Amérique dès 1963, le premier modèle n’est développé qu’au début des années 2000 par l’ingénieur et pharmacien chinois Hon Lik. Apparue en France en 2005, elle est vite devenue un moyen de contourner la flambée des prix de la cigarette traditionnelle. Malgré les vertus et les inconvénients qu’on lui attribue, la cigarette électronique divise aussi bien les scientifiques que les fumeurs et les autorités publiques.

Alors que les autorités lyonnaises ont interdit l’usage de cigarettes électroniques et des tous dérivés du tabac devant les établissements scolaires et les crèches de la ville, d’éminents scientifiques et médecins lyonnais contestent activement la décision du Haut Conseil de la santé publique de refuser de recommander l’usage de la cigarette électronique contre l’addiction au tabac.

En effet, qu’elle se présente sous forme de pod, de box, de tube ou encore de cigarette électronique jetable, la vapoteuse renferme un e-liquide pouvant contenir de la nicotine, dont la concentration est conçue selon différents profils d’utilisateurs. Ainsi, les composantes de cet e-liquide, les gestes associés au vapotage ou encore les effets de mode qui en découlent font partie des principales critiques adressées à la cigarette électronique. Découvrir comment évoluent les opinions sur la vapoteuse dans la ville des Lumières nécessite donc de s’appuyer sur plusieurs points de vue, sans se limiter uniquement à celui des fumeurs.

Se mettre à la vapoteuse pour s’émanciper du tabac

Pour la majorité des fumeurs et ex-fumeurs de cigarette traditionnelle du lyonnais, la cigarette électronique constitue un moyen pratique et efficace pour s’émanciper du tabac et de la nicotine. Bien que le penchant de ces derniers se porte plus vers les e-liquides nicotinés traditionnels, certains ont pu, à court terme, basculer vers les e-liquides au végétol ou se passer définitivement de fumée. C’est pourquoi, ils jugent la fumée des vapoteuses, qui vient d’un aérosol et ne requiert aucune combustion, moins nocive que la fumée de la cigarette traditionnelle, qui contiendrait plus de 4.000 composantes dont 70 substances cancérigènes.

Certaines plateformes, comme Je suis vapoteur pour ne plus fumer, donnent des explications plus poussées sur les envers de la dépendance à la nicotine et à la cigarette traditionnelle. Un article détaillé y démontre que la nicotine n’est pas le seul facteur de dépendance au tabac et que la combustion figure également parmi les principaux dangers de la cigarette traditionnelle. Le salon B2B Vapexpo, qui se tiendra au Centre de Congrès de Lyon en avril prochain, est une occasion de recueillir les avis des professionnels sur les potentiels réels de la cigarette électronique à se substituer au tabac.

affiche du salon professionnel vapexo lyon 2023
© https://www.toolyon.com

Des avis divisés sur les effets de la cigarettes électroniques

L’action militante Je suis Vapoteur, portée par l’agence de communication Oneshot media, a pour but de fédérer les acteurs de la cigarette électronique autour de la promotion et de la défense de la vape. Réunissant des associations d’envergure nationale comme Sovape, qui a été créée en 2016, Je suis Vapoteur est une opération qui a d’abord pour but de diffuser des informations scientifiques, documentées et claires sur les possibilités de s’éloigner du tabac grâce à la vapoteuse. Affichant également une émission pédagogique sur la chaîne Top Santé, Je suis Vapoteur a récemment publié les résultats de nombreuses études sur la nicotine montrant que contrairement aux à priori cette dernière n’est pas cancérogène et se révèle moins dangereuse que le goudron contenu dans la cigarette traditionnelle. Mais encore que face à l’addiction à la nicotine, les vapoteurs sont moins touchés que les fumeurs exclusifs de cigarettes dont la dépendance est près de 6 fois supérieure.

Pourtant, en plus des 35 pays qui interdisent déjà l’usage de la cigarette électronique, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Haut Conseil de la santé publique figurent parmi les hautes instances internationales refusant de soutenir le fait que vapoter peut aider à s’émanciper du tabac. Une position qui a d’ailleurs été vivement contestée par des spécialistes lyonnais comme le pneumologue Sébastien Couraud et l’addictologue Benjamin Rolland. Du fait de ses effets méconnus sur le long terme, des pays comme le Mexique entament d’ores et déjà des sanctions à l’encontre de la vape, allant notamment de la taxation et la confiscation, à l’amende et même jusqu’à la peine de prison.

Les effets de mode liés au vapotage : mal perçus par la société

La puff, qui est un terme anglais désignant les cigarettes électroniques jetables, fait partie des dernières nouveautés particulièrement populaires auprès des jeunes. Contenant pourtant du plastique, une pile au lithium et un dispositif de chauffage, la puff crée actuellement de nombreuses polémiques auprès des autorités sanitaires et des professionnels de la vape. Le fait qu’elle contienne des sels de nicotine et que sa promotion devient quasiment virale sur les réseaux sociaux alerte notamment le ministère de la santé sur les ravages qu’elle pourrait causer auprès d’un public composé à majorité d’adolescents et au pouvoir d’achat situé entre 6 à 10€.

À travers le projet “ville des enfants”, qui est porté par la mairie de Lyon, la majorité écologiste a réussi à faire adopter un décret interdisant la consommation de tabac et de dérivés de la cigarette traditionnelle aux alentours de 350 établissements scolaires et crèches de la métropole lyonnaise.

affiche municipale du projet lyon ville des enfants
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Grâce à cette action, le nombre de zones sans tabac du Rhône passe notamment de 103 à plus de 450. Malgré qu’aucune sanction n’ait encore été décidée, des panneaux de signalisation installés aux abords des écoles et des affichages sont prévus pour signifier la mise en vigueur dudit arrêté.

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