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Renforcement de l’auto-entrepreneuriat à Lyon depuis la crise sanitaire

Depuis la crise sanitaire, le nombre de micro-entrepreneurs ne cesse d'augmenter dans le Lyonnais comme partout dans l'hexagone, avec une progression de plus de 17 % par rapport à l'année dernière (selon les chiffres de l'Urssaf et de l'Insee). Avec plus de 31 300 auto-entrepreneurs actifs, la Métropole de Lyon enregistre une hausse de plus de 30 % du taux d'immatriculations de nouvelles micro-entreprises, contre une baisse d'environ 13 % de la création d'entreprises classiques.

Outre la volonté de créer son propre emploi, et de ne plus dépendre des entreprises classiques, cet engouement des Lyonnais pour l’auto-entrepreneuriat s’explique également par la facilitation des démarches administratives de création de micro-entreprises, qui peuvent être intégralement effectuées en ligne ou auprès des différents Centres de Formalités des Entreprises de Lyon. De même, s’inscrire au régime d’auto-entrepreneur permet de bénéficier de charges moins onéreuses par rapport aux entreprises classiques.

Ainsi, des secteurs professionnels comme le transport, le bâtiment et plus particulièrement la livraison à domicile figurent parmi ceux comptant le plus d’auto-entrepreneurs dans le Lyonnais. Par ailleurs, les nombreux salons de l’entrepreneuriat lyonnais, dont notamment Go Entrepreneurs Lyon, les réseaux d’entrepreneurs, à l’image de Boost in Lyon, ainsi que les plateformes de domiciliation d’auto-entrepreneurs permettent aux nouvelles micro-entreprises de la région de développer leurs activités et de se former aux subtilités juridiques de ce statut.

Ce qu’il y a à savoir pour se lancer dans l’auto-entrepreneuriat

Entrée en vigueur en 2009, par le biais de la loi de modernisation de l’économie, le statut juridique de micro-entrepreneur a pour but de faciliter l’exercice de petites activités indépendantes. Selon les statistiques de l’Acoss, qui est la caisse nationale du réseau des Urssaf, les micro-entrepreneurs représentent environ la moitié des travailleurs indépendants, et sont en majorité constitués par des hommes âgés de moins de 30 ans.

Il faut savoir que la création d’auto-entreprises peut se faire plus rapidement via des plateformes en lignes, qui proposent également des services d’accompagnement tels que la gestion ou encore la prise en charge des formalités administratives relatives à une micro-entreprise. Ces dernières mettent notamment à disposition des auto-entrepreneurs les différents formulaires de déclaration spécifique, qui permettent d’immatriculer une micro-société auprès du Registre des Commerces et des Sociétés (RCS) ou du Répertoire des Métiers (RM). Ils se chargent de la collecte des pièces justificatives à joindre au dossier d’immatriculation.

Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) propose également un service d’assistance aux formalités, qui permet entre autres de bénéficier d’une assistance personnalisée, ou d’un accompagnement dans la réalisation des démarches de création d’une micro-entreprise.

La simplification des démarches de création de micro-entreprises dans le Lyonnais

Pour plus de facilité, sérénité, et surtout de rapidité, de nouveaux services en ligne à l’instar de Hello My Business, se spécialisent dans la dématérialisation des démarches administratives avec la promesse d’obtenir son inscription et son KBIS en 48h chrono.

batiment de la chambre de commerce et d industrie a lyon
© https://www.toolyon.com

Le moyen le plus commun et le plus efficace pour créer une micro-entreprise reste de se procurer gratuitement le formulaire de déclaration d’activités spécifique auto-entrepreneur sur le site officiel de l’Urssaf. Il suffit pour cela de créer un compte sur le site. Il ne reste qu’à joindre les pièces justificatives d’identité en format scanné ou photo, et de soumettre son dossier en ligne.

Ce formulaire peut également être imprimé et transmis directement, avec les pièces justificatives requises, auprès des centres de formalités des entreprises correspondants, dont notamment à la chambre des métiers et de l’artisanat du Rhône pour les activités artisanales, à la CCI de Lyon pour les activités commerciales et à l’Urssaf pour les activités libérales.

Outre l’exonération des frais d’immatriculation, les micro-entreprises bénéficient également de charges sociales allégées, d’une comptabilité simplifiée, d’une franchise en base de TVA ou encore d’une plus grande visibilité sur les impôts sur le revenu. Dans la Métropole lyonnaise, plusieurs organismes offrent des accompagnements aux micro-entreprises, dont notamment l’ARE ou Allocation d’aide au Retour à l’Emploi, qui oeuvre dans l’appui à la création d’entreprises, ou encore la société de Revenu de Solidarité Active (RSA), qui accompagne les micro-entrepreneurs avec différentes aides.

Les principales démarches administratives pour créer une micro-entreprise

Plusieurs choix et déclarations supplémentaires doivent aussi être pris en compte durant la constitution d’un dossier de création d’une micro-entreprise. La demande d’ACRE, qui permet aux micro-entrepreneurs éligibles à une aide étatique de bénéficier d’une exonération de charges sociales pendant un an, la déclaration d’EIRL, qui permet de protéger le patrimoine personnel des micro-entrepreneurs, ou encore la déclaration des ayants droit pour l’assurance maladie, figurent parmi les principales formalités à prendre en compte.

Les auto-entrepreneurs doivent aussi choisir entre les différentes options de versement des cotisations et des impôts selon leurs revenus et la nature de leurs activités. Dans cette même optique, les auto-entrepreneurs ont également l’obligation d’ouvrir un compte bancaire professionnel et de souscrire une assurance professionnelle obligatoire. Par la suite, la micro-entreprise nouvellement créée devra disposer d’un numéro Siret et d’un code NAF attribués par l’Insee. Elle devra être déclarée auprès des services fiscaux, et des différents régimes de protection sociale obligatoire.

Les meilleures activités à exercer à Lyon en tant qu’auto-entrepreneur

Avec le développement sans précédent du secteur de la vente en ligne, Lyon est devenue un eldorado pour les auto-entrepreneurs du secteur informatique dont entre autres les web designer, les rédacteurs SEO, les développeurs ou encore les différents spécialistes du web marketing.

La ville des Lumières, qui abrite plus de 520 000 d’habitants et un parc immobilier en constante évolution, est également un vivier d’auto-entrepreneurs oeuvrant dans les secteurs du BTP et de l’immobilier, pour ne citer que les agents immobiliers, les maçons, les jardiniers, les conducteurs de travaux ou encore les urbanistes.

Avec la multiplication des restaurants et des plateformes de livraison de repas à domicile, à l’image d’Uber Eats ou de Deliveroo, ainsi que le renforcement des contraintes liées à la ZFE, la capitale des Gaules recense aussi de nombreux auto-entrepreneurs oeuvrant dans l’entreposage et le transport de marchandises, dont notamment les livreurs, les conducteurs VTC, les ouvriers ou encore les manutentionnaires…

Malgré un développement moins important, le secteur du service, dont notamment ceux de l’entretien et de la logistique, le secteur de l’artisanat, à l’image de celui de la mode, ou encore le secteur de l’agriculture, offrent également de nombreux débouchés professionnels aux auto-entrepreneurs lyonnais. En effet, depuis plusieurs années, des activités auto-entrepreneuriales liées au nettoyage, à la réparation, à la sécurisation, ou encore à l’hygiène sont en plein essor dans la ville des Lumières.

Les charges et obligations des micro-entrepreneurs

Malgré la simplicité du régime de micro-entrepreneur, il présente certaines caractéristiques qui peuvent le rendre incompatible avec certains projets. Outre l’impossibilité d’amortir fiscalement les investissements réalisés, les micro-entrepreneurs doivent s’acquitter des charges sociales, qui sont alors calculées sur la base du chiffre d’affaires, ainsi que de la CFE. Le chiffre d’affaires d’une micro-entreprise possède donc un seuil maximal, dont les frais professionnels et les achats ne sont pas pris en compte pour leurs valeurs réelles.

Ainsi, le micro-entrepreneur exerçant des activités de vente de marchandises ou d’hébergement doit reverser 12,8 % de son CA à l’Urssaf tandis que ceux exerçant des prestations de services commerciales ou artisanales doivent en reverser 22 %. Ceux œuvrant dans les activités libérales non réglementées doivent en reverser 28 %.

Les livreurs auto-entrepreneurs du Lyonnais bientôt reconverti en travailleurs salariés

La question de vulnérabilité du statut des nombreux travailleurs indépendants assurant des services de livraison de repas à domicile pour les plateformes comme Uber Eats ou encore Deliveroo, a récemment éveillé les consciences des livreurs auto-entrepreneurs du Lyonnais, qui ont entamé une grève interprofessionnelle en fin d’année 2021. Ces derniers dénoncent notamment un salaire indécent, auquel sont encore être prélevés les frais d’entretien et de location de leur matériel de travail, un manque de protection sociale, particulièrement pour les assurances en cas d’accident et de maladie ainsi que des cas de travail dissimulé.

Pour renforcer le droit des travailleurs indépendants, dont les livreurs, les chauffeurs VTC ou encore les employés de plateformes numériques comme les sites de traduction, l’Union européenne est en train de mettre en place de nouvelles directives pour inciter ces plateformes à assumer pleinement leurs obligations d’employeurs.

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