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Architectes visionnaires de Lyon : de Tony Garnier à Rudy Ricciotti

L’architecture lyonnaise du XXème siècle à nos jours est marquée par les projets avant-gardistes de nombreux visionnaires, dont le plus connu reste sans aucun doute l’architecte urbaniste Tony Garnier. Marquée à ses débuts par la volonté de faire face au défi du manque de logements, dont les effets commencent tout juste à se faire ressentir dans les années 1900, l’architecture urbaine lyonnaise est en constant renouveau, avec l’intégration d’enjeux plus modernes comme la qualité de vie, la sobriété énergétique, la sauvegarde du patrimoine ou encore le développement de l’industrialisation…

Alors que les projets architecturaux innovants, à l’instar entre autres du nouveau quartier de Confluence, du projet la Part-Dieu ou encore de la prestigieuse Cité internationale, fleurissent un peu partout dans le lyonnais depuis plus d’une vingtaine d’années, de nouvelles problématiques comme la dégradation, la restauration et la valorisation des bâtiments plus anciens suscitent aujourd’hui de vifs débats au sein de la mairie écologiste de la Métropole. Loin de se cantonner au stéréotype d’architecture art-déco, qui distingue les plus beaux monuments de la ville des Lumières, l’architecture lyonnaise contemporaine allie l’utilisation généralisée du béton armé, initiée par Tony Garnier, aux matériaux plus modernes, aux designs innovants et aux fonctionnalités sociales.

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© https://www.toolyon.com

De nombreux architectes, paysagistes et cabinets d’architecture nationaux, européens et internationaux assurent aujourd’hui la conception des projets urbains ambitieux du lyonnais, en y introduisant des techniques, une esthétique et des matériaux de plus en plus sophistiqués, qui ne manquent pas d’influencer les entreprises de construction et les architectes locaux. Bien que bon nombre de réalisations architecturales modernes du lyonnais aient été critiquées à leurs débuts pour créer des discontinuités dans le paysage urbain de la Métropole, la majorité de ces dernières sont devenues aujourd’hui des symboles incontournables du renouveau et de l’identité de la ville.

Alors que le marché de la transaction immobilière est en berne face à la montée des taux et des conditions restrictives d’emprunt, les particuliers en quête de précieux mètres carrés se dirigent aujourd’hui massivement vers des projets d’extension et d’agrandissement de leur résidence principale : sur Google, la recherche “ architecte lyon ” a explosé depuis la deuxième quinzaine de Janvier. Au cœur de cette effervescence architecturale, un nouvel acteur local tire son épingle du jeu par son expertise et sa créativité : Héméa, un studio d’architecture 2.0 et de rénovation qui allie une esthétique contemporaine à une sensibilité pour l’héritage architectural de la ville. Héméa est spécialisé dans la conception/rénovation de bâtiments durables et fonctionnels, en intégrant harmonieusement les nouvelles constructions dans le tissu urbain existant. Le studio travaille en collaboration avec un pool d’architectes DPLG et de maîtres d’œuvres locaux de premier plan.

Les visions de la cité idéale de Tony Garnier

Tony Garnier, qui est né en 1869 dans le quartier de la Croix-Rousse, a marqué de son empreinte l’architecture de la ville des Lumières grâce à sa nouvelle vision de la ville moderne, qui est inspirée à l’époque d’un mouvement architectural européen d’envergure international. Soutenu par le maire Edouard Herriot, qui lui confie en 1905 la majorité des grands travaux d’architecture de la Métropole, Tony Garnier se révèle particulièrement avant-gardiste dans son utilisation du béton et du verre ainsi que dans ses anticipations du développement social et industriel de la ville. Ayant suivi un parcours d’artiste, d’architecte et d’enseignant, il fonde principalement son ambitieux projet de Cité Industrielle sur des idéaux socialistes et égalitaires.

Auteur entre autres des abattoirs de la Mouche, de l’hôpital Edouard Herriot, du stade de Gerland, du quartier des Etats-Unis, de la célèbre Halle Tony Garnier, du Monument aux Morts du Parc de la Tête d’or ou encore du Central Téléphonique Moncey, Tony Garnier se distingue comme le premier architecte à avoir dessiné une ville entière, tout en menant des réflexions sur son industrie, ses sources d’énergie ou encore ses moyens de transport…

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halle-tony-garnier-lyon © https://www.toolyon.com

Fortement critiqué à ses débuts par les académiciens du grand prix de Rome, le projet de Cité industrielle de Tony Garnier, qui sépare les fonctions urbaines et rejette les industries en dehors de la ville, va largement influencer les modèles théoriques d’urbanisation de l’Union Soviétique. Outre ses réflexions sur le fonctionnalisme, la lumière, l’espace et la verdure, Tony Garnier revendique également une architecture simple basée sur la mise en rapport entre l’intérieur et l’extérieur ainsi que sur des lignes fortes et pures.

Rudy Ricciotti : un des plus grand noms de l’architecture mondiale conçoit des bâtiments lyonnais

Né à Kouba en Algérie en 1952, Rudy Ricciotti est sacré grand prix national de l’architecture en 2006 puis obtient le grand prix spécial du jury de l’Équerre en 2016. A la fois architecte et ingénieur, il affectionne particulièrement l’utilisation du béton fibré ultra-haute-performance. Ayant entre autres conçu le stade Jean Bouin de Paris, le Palais du Cinéma de Venise, la Passerelle de la Paix de Séoul ou encore le Mucem de Marseille, l’architecte français d’origine italienne se positionne à la fois comme un fervent défenseur du patrimoine et un ambassadeur visionnaire du design moderne.

le pavillon 52 de rudy riccioto realise par le groupe cardinal
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Déjà connu à Lyon pour avoir réalisé le surprenant siège d’Acies Consulting groupe (Pavillon 52) dans le nouveau quartier de Confluence, Rudy Ricciotti a été sélectionné en 2021 pour remodeler le Musée des Tissus de Lyon, avec la perspective d’en faire un monument incontournable de la Presqu’île lyonnaise. Retenu face à 4 grands noms de l’architecture mondiale, le projet de Rudy Ricciotti d’installer un drapé en écharpe pour relier et entourer les bâtiments séparés du Musée des Tissus a été salué par le jury comme un geste architectural fort. Cet usage audacieux du tissu, qui constitue également le cœur du Musée lyonnais, a permis d’ouvrir le bâtiment à la rue grâce à un traitement innovant de la façade, qui affiche aujourd’hui un jeu de lumière et un écran de projection nocturne.

L’architecture urbaine lyonnaise influencée par un melting-pot d’architectes mondiaux

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musee-des-confluence-nuit © https://www.toolyon.com

À l’instar de la célèbre Citée Internationale de Lyon, qui a été conçue par l’architecte italien Renzo Piano, de l’imposant Musée des Confluences, qui a été imaginé par l’agence d’architecture autrichienne Coop Himmelb(l)au, ou encore du Monolithe de Confluence et du Centre Commercial de la Part-Dieu, qui ont été dessinés par l’architecte néerlandais Winy Maas, une grande partie des bâtiments emblématiques du lyonnais retranscrivent des influences architecturales mondiales.

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