L’évolution de l’architecture urbaine à Lyon
La ville antique de Lugdunum, qui est reconnue comme la capitale de la Gaule romaine grâce entre autres à ses aqueducs, à son vaste réseau routier et à ses ateliers de frappe de monnaie, a traversé de nombreuses évolutions architecturales et urbaines entre le Moyen-âge, la Renaissance, la révolution industrielle, l’après-guerre et la période contemporaine.
Longtemps partagé entre la sauvegarde du patrimoine antique et Renaissant de la ville et la mise en valeur des bâtiments de la période industrielle, le développement urbain de la région lyonnaise se construit principalement autour des enjeux de l’habitat, du développement économique et social mais aussi et surtout, depuis quelque temps, autour de la problématique écologique.
Jusqu’à la moitié du XIXème, les défis de l’architecture urbaine lyonnaise s’articulent encore principalement autour de la préservation des vestiges des quartiers antiques, comme Fourvière, la Croix-Rousse et la Presqu’île. A la fin du XIXème siècle, ces enjeux se sont rapidement tournés vers les problématiques d’aménagement de l’espace public, de mobilité ou encore d’amélioration des conditions de vie. Avec l’accession des verts à la mairie et l’apparition des éco-quartiers, la ville de Lyon entame aujourd’hui plus que jamais sa transition vers une urbanisation plus soucieuse du développement durable et des enjeux climatiques, comme en témoigne entre autres l’attribution de la Certification ACA 4+ ou Airport Cabon Accreditaion aux deux projets labellisés de reforestation du Beaujolais menés par les Aéroports de Lyon.
Rétrospective historique de l’architecture urbaine de Lyon
Alors que l’architecture urbaine lyonnaise de l’antiquité fait la part belle aux monuments Gallo-Romains, dont entre autres l’Odéon, le Théâtre de Fourvière (qui est érigé entre -16 à -14 av.J-C.) ou encore l’Amphithéâtre des Trois Gaules, la période médiévale et renaissante s’illustre par la multiplication des édifices religieux, tels que l’église de Sainte-Croix ou les basiliques de Saint-Just et de Saint-jean, et le développement de l’architecture canut et gothique, qui se sont fortement implantés dans le quartier historique du Vieux-Lyon et les quartiers branchés de la Croix-Rousse et de la Presqu’île. Des précurseurs comme Jacques de Beaujeu, principal artisan des façades de la Primatiale de Saint-Jean, ou le lyonnais Philibert de l’Orme, auteur du fameux Puits de la Cour, posent les bases du style architectural Renaissance dans le lyonnais.
Cathédrale Saint-Jean de Lyon
Avec l’avènement de la révolution, la densification du peuplement sur la rive gauche du Saône et la construction d’un pont en pierre sur le Rhône, le XVIème siècle voit l’aménagement de grands axes routiers et de plusieurs places publiques au niveau des quartiers de la Croix-Rousse et de la Presqu’île, pour ne citer que la place des Jacobins, la place des Célestins ou encore la place des Terreaux…
Place des Terreaux
Les XVIIème et XVIIIème siècles sont marqués par la multiplication des imposantes maisons bourgeoises et des bâtiments de 4 à 6 étages des quartiers de l’hypercentre, dont notamment de Bellecour. Des architectes de renom à l’instar de Jacques-Germain Soufflot, auteur du Grand Théâtre de Lyon, de la Loge du Change ou des agrandissements de l’Hôtel-Dieu, ou du lyonnais Simon Maupin, maître d’oeuvre de l’Hôtel de Ville, vont par la suite initier la transition entre les influences romaines de la renaissance et les styles modernes comme celui du Second Empire, de l’art-déco ou encore du style industriel.
Avec le développement des quartiers de Brotteaux, de la Guillotière et de Vaise mais aussi et surtout grâce à l’accession d’Edouard Herriot à la mairie de Lyon, la ville connaît de nombreux aménagements urbains, pour ne citer que la surélévation des quais de la Presqu’île, la construction de 3 gares, d’une abattoire et d’une grande halle ou encore la mise en place du stade de Gerland.
Aux débuts du XXème siècle, la maîtrise du béton et l’art de l’urbanisme lyonnais se retranscrivent à travers les oeuvres du visionnaire Tony-Garnier, à qui l’on doit entre autres l’hôpital Grange-Blanche, la cité des Etats-Unis ou encore le monuments aux morts de Lyon, et de quelques architectes prolifiques à l’instar de Maurice Jacques Ravazé, maître à penser de l’ancien garage Citroën, ou de Clément Laval, auteur du Palais de Flore.
Le développement des éco-quartiers et les nouveaux enjeux de l’architecture urbaine contemporaine
À partir des années 2000, le développement lyonnais s’articule principalement autour de 4 types d’activités, dont l’industrie pharmaceutique, la métallurgie, l’électricité et le textile. Le renouvellement urbain de la Métropole est ainsi marqué par l’aménagement du nouveau quartier de Confluence et la restructuration du quartier d’affaires de la Part-Dieu.
Avec la construction de l’immeuble Essentiel, qui est alors le premier bâtiment sans chauffage ni climatisation de France, le quartier de Confluence propulse Lyon au rang de ville pilote de l’architecture urbaine bas carbone à l’échelle européenne. Par la suite, des projets ambitieux comme celui d’Albizzia, qui est le premier îlot en bois et structure bas carbone de Lyon, ou de Ydéal, qui se distingue par sa façade unique conçue en éco-matériau biothermique, servent littéralement de références nationales à l’utilisation de matériaux biosourcés dans le milieu de la construction.
Le quartier d’affaires de la Part-Dieu voit aussi son architecture entièrement remodelée à travers la construction de nombreux gratte-ciel, à l’instar de la tour To-Lyon réalisée en béton bas carbone Deca. Outre l’augmentation des surfaces végétalisées du centre d’affaires, cette tendance d’architecture contemporaine plus éco-responsable mise également sur la revalorisation du bâti ancien, comme en témoigne le programme immobilier Vertuo ou encore l’ambitieux projet Primatvera.