De Vapexpo aux zones sans fumée : comment la cigarette électronique redessine Lyon
L’année 2025 marque un tournant décisif pour la vape lyonnaise. Entre l’interdiction nationale des puffs (26 février 2025) et l’extension des espaces « sans fumée » (1er juillet 2025), la capitale des Gaules se mue en véritable laboratoire : professionnels en quête de nouveaux relais de croissance, autorités vigilantes et vapoteurs à la recherche de repères durables.
Vapexpo Lyon 2025 : le baromètre d’une filière en mutation
Le salon Vapexpo revient au Centre des Congrès les 5 et 6 octobre 2025, dans le sillage d’une édition parisienne ayant réuni 140 exposants et 7 456 visiteurs.
Aux côtés d’acteurs locaux, les leaders nationaux seront présents, à commencer par Le Petit Vapoteur, devenu une référence avec 40 boutiques en France, dont deux adresses lyonnaises (Part-Dieu et République).
Côté écosystème régional, Kumulus Vape, basé à Chassieu, confirme sa place dans le palmarès « Champions de la croissance » des Échos. Son e-commerce poursuit son développement, malgré la disparition des produits jetables. En centre-ville, le concept-store Funkevap (rue Bonald) constate déjà + 18 % de ventes sur les pods rechargeables depuis mars : la clientèle, privée de puffs, se tourne massivement vers ces nouveaux kits.
Jetables bannies : comment les boutiques lyonnaises s’adaptent
Le décret du 26 février 2025 a fait disparaître des rayons les puffs « prêtes à l’emploi ». Chez Funkevap, le gérant n’a pas attendu l’assèchement du stock : il a conçu des packs transition associant un pod rechargeable de 15 W et un flacon de 10 ml nicotiné. « Dès mars, ces kits ont remplacé nos meilleures ventes : aujourd’hui, ils représentent le cœur du business », confie-t-il, bar à e-liquides en soutien pour aider les primo-vapoteurs à choisir leur arôme.
La mutation s’accompagne d’un virage écologique. Plusieurs enseignes de la Presqu’île collectent désormais gratuitement les batteries lithium et offrent des bons d’achat pour chaque lot d’accus rapportés, répondant ainsi à une clientèle sensibilisée à l’impact environnemental.
Cette logique durable s’étend à l’amont : le laboratoire régional Vapote Style Lab lance une gamme conditionnée dans des flacons biosourcés entièrement recyclables, tandis qu’E-liquides France (Viviers, Ardèche) mise sur de petits formats rechargeables déjà distribués dans une quarantaine de shops lyonnais. Ces fabricants locaux deviennent des alliés stratégiques pour les détaillants, offrant une réponse « made in AuRA » à l’après-puff.
Lyon sans fumée : nouvelles règles, nouveaux réflexes
Dans le cadre de l’objectif « génération sans tabac », le ministère de la Santé a étendu le dispositif « espaces sans fumée » à la cigarette électronique depuis le 1er juillet 2025. À Lyon, huit parcs — dont le parc de la Tête d’Or et Blandan — ainsi que toutes les aires de jeux rejoignent la liste des zones interdites. Un panneau vert signale désormais ces espaces ; en l’absence d’affichage, la vape reste tolérée. Pour les commerçants, oublier la signalétique expose à une amende de 135 €.
Où vapoter encore ? Les berges du Rhône hors aires de jeux, les terrasses privées des cafés et la plupart des quais de Saône restent « vape-friendly ». Les vapoteurs prudents optent pour des dispositifs 15 W maximum, moins puissants et moins visibles.
Santé : ce que disent vraiment les études 2025
La fiche « Cigarette électronique » du portail Cancer-Environnement (mise à jour février 2025) rappelle que le risque cancérigène de la vape est « nettement inférieur à celui du tabac », sans être nul. La revue Cochrane 2025 confirme pour sa part l’efficacité des e-cigarettes dans le sevrage tabagique.
À l’hôpital Lyon-Sud, le pneumologue Dr Marrot voit émerger un profil inédit : trentenaires vapoteurs exclusifs, dosage moyen de 8 mg/ml, passés aux pods rechargeables après l’interdiction des puffs. Pour accompagner cette audience, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes finance à hauteur de 70 000 € le programme « Lieux de santé sans tabac », incluant ateliers de réglage de matériel et séances d’éducation à la réduction des risques.
Les fabricants régionaux s’associent à cette démarche : Vapote Style Lab fournit des flacons « 0 % nicotine » pour les patients en phase de décroissance, et E-liquides France sponsorise des sessions pédagogiques dans les maisons de quartier. La boucle est ainsi bouclée : innovation locale, réglementation nationale et ambitions sanitaires s’alignent pour redessiner la vape lyonnaise.
