De la Saône au Bosphore : un saut de puce pour grands gourmands

Lyon, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, partage bien plus qu’un vieux goût pour la pierre avec Istanbul, inscrite dès 1985 pour ses « secteurs historiques ». Trois petites heures de vol séparent la colline de Fourvière des minarets de Sainte-Sophie.

Et oui, c’est une nouvelle destination fraîchement lancée pour cette saison estivale qui devrait ravir les habitants de la métropole : réservez simplement votre vol Lyon Istanbul au départ de Saint-Exupéry, glissez un appétit d’aventure dans votre bagage cabine, et le dialogue des saveurs peut commencer. Une fois sur place, la ville se parcourt aisément grâce à l’Istanbulkart (trajet métro : 0,4 €).

Bouchons & meze, même esprit de table

Dans un bouchon, la quenelle nage dans une sauce Nantua tandis que l’andouillette flirte avec le beaujolais. À Istanbul, on empile meze froids (haydari, muhammara) et chauds (sigara böreği) sur de petites assiettes appelant la convivialité, exactement comme un mâchon partagé rue Mercière. Au fond, l’idée est la même : manger lentement, trinquer souvent, raconter beaucoup.

Marchés emblématiques : Halles Paul-Bocuse vs Spice Bazaar

Les Halles Paul-Bocuse, inaugurées sous leur première verrière en 1859 puis modernisées en 1971, restent la « cantine » des chefs lyonnais.

À Istanbul, c’est le Spice Bazaar (Mısır Çarşısı), construit en 1664, qui parfume l’air d’anis, de sumac et de safran. On y troque la praline rose contre un sachet de pistaches d’Antep ou de loukoums en cube.

Deux collines, deux histoires antiques

Cap sur Fourvière : temples romains, théâtre gallo-romain et panorama sur la presqu’île. Face à elle, la première des « sept collines » d’Istanbul abrite l’ancien Hippodrome byzantin, encore dessiné par l’obélisque de Théodose. Visiter l’un rappelle l’autre : la pierre, ici comme là, raconte l’empire d’hier.

Restos stambouliotes… sans quitter Lyon !

Envie d’un avant-goût avant d’embarquer ? Le Bosphore, cours Lafayette, sert lahmacun et grillades au feu de bois depuis plus de quinze ans.

Le Bosphore

Non loin, Semazen (place Voltaire) prépare çöp şiş et künefe croustillant – four à bois inclus. Ces adresses, prisées des diasporas, offrent un pont gustatif pour se familiariser avec le meze avant la grande traversée.

Semazen

72 heures pour croiser fourchette et patrimoine

Jour 1 – S’orienter : après l’atterrissage, check-in à Karaköy, balade jusqu’au tout nouveau musée Istanbul Modern signé Renzo Piano (2023), puis dîner meze chez Ciya Sofrası, la table du chef Musa Dağdeviren à Kadıköy.

Jour 2 – Classiques revisités : lever de soleil sur Sainte-Sophie (entrée visiteurs : 25 € depuis 2024), visite de Topkapi, déjeuner de balik ekmek au quai d’Eminönü, emblème street-food depuis 1945. Soirée rooftop à Galataport, nouveau front de mer réhabilité en 2022.

Jour 3 – Tulipes & hammam : tram T1 vers Gülhane pour le Festival des Tulipes (20 millions de bulbes au printemps 2025), ferry pour l’Asie, hammam historique Çemberlitaş avant le vol retour.

Budget malin

• Istanbulkart : moins de 50 centimes d’euros le trajet plein tarif ; recharges aux bornes jaunes.
• Meze complet dans une meyhane de quartier : 250 – 350 ₺ par personne boisson comprise (≈ 7 – 10 €).
• Menu bouchon lyonnais traditionnel : 28 € en moyenne (hors vin).

La différence de coût permet de s’offrir un atelier café turc ou un peştemal artisanal au Grand Bazar sans remords !

Deux villes, un même goût pour la table partagée

Quenelles crémeuses ou imam bayildi fondant : Lyon et Istanbul cultivent l’hospitalité du plat au centre, des verres levés autour. Entre les traboules et les ruelles de Balat, les conversations changent mais la générosité reste. S’offrir un aller-retour express, c’est prolonger le mythique « bien-manger » lyonnais jusqu’aux rives épicées du Bosphore – un voyage qui se dévore autant qu’il se raconte et qui demeure maintenant encore plus accessibles depuis Lyon Saint-Exupéry.

Les lieux référencés :