Bouchons, étoiles et jeunes pousses : Lyon cuisine son futur
Lyon reste fidèle à sa réputation de capitale de la gastronomie, mais les tables qui font parler d’elles aujourd’hui ne se contentent plus de perpétuer un héritage : elles le transforment. Entre figures montantes, nouvelles distinctions et repositionnements audacieux, la scène culinaire lyonnaise vit un moment charnière.
Une génération en pleine ascension
L’année 2025 a confirmé l’émergence d’une nouvelle vague de chefs lyonnais, portés par une vision plus sensible, végétale et responsable.
Au Burgundy by Matthieu, le chef Matthieu Girardon poursuit son ascension depuis sa première étoile décrochée en 2024. Sa cuisine brute, directe et centrée sur les vins de Bourgogne, incarne une sobriété maîtrisée qui séduit les puristes autant que les curieux.
Burgundy by Matthieu
Non loin de là, L’Atelier des Augustins a lui aussi rejoint le cercle étoilé la même année. Nicolas Guilloton y orchestre une partition subtile, où chaque assiette est pensée comme une surprise maîtrisée. Son approche, mêlant technique et émotion, a transformé cette adresse discrète du 1ᵉʳ arrondissement en repère pour initiés.
L’Atelier des Augustins
Quant au Prairial, Gaëtan Gentil n’en finit plus de repousser les limites. Déjà étoilé, il représentera Lyon lors de la sélection du Bocuse d’Or France 2025. Son approche durable et végétale — “une cuisine qui dialogue avec le vivant” — illustre parfaitement la mutation en cours dans les cuisines lyonnaises.
Prairial
L’audace et la naturalité
Rustique, dans le 2ᵉ arrondissement, continue de creuser son sillon singulier : une table centrée sur la naturalité, les produits bruts, et un rapport intime à la terre. Le chef Maxime Laurenson n’hésite pas à évoquer la forêt, les saisons et la ruralité comme sources d’inspiration. Une audace qui séduit autant qu’elle interroge, et qui place Rustique parmi les expériences les plus authentiques de la ville.
Dans un registre plus voyageur, Miraflores du chef péruvien Carlos Camino traverse une période délicate. Malgré sa cuisine franco-péruvienne saluée pour son inventivité, le restaurant a été placé en procédure de sauvegarde au printemps 2025. Une preuve que même les plus créatifs doivent composer avec un contexte économique tendu, où la haute gastronomie doit sans cesse se réinventer.
Miraflores
Les nouvelles étoiles de 2025
Parmi les révélations de l’année, Ombellule, le restaurant du duo Tabata et Ludovic Mey, s’est vu attribuer sa première étoile au Guide Michelin 2025. Une consécration pour ces deux chefs déjà connus du grand public, et une nouvelle preuve que la scène lyonnaise sait marier élégance, précision et modernité. Leur cuisine, légère et végétale, s’inscrit dans la continuité d’un mouvement plus large : celui d’une gastronomie qui respire, ancrée dans la nature et le partage.
Dans ce contexte d’émulation, l’expérience gastronomique s’ouvre aussi à de nouveaux formats. Les plateformes spécialisées comme bon cadeau restaurant Lyon permettent aujourd’hui d’offrir ou de s’offrir un dîner dans les plus belles tables de la ville, étoilées ou bistronomiques, tout en valorisant le travail des chefs locaux. Un moyen simple d’accéder à cette gastronomie d’excellence sans en faire un privilège réservé à quelques-uns.
Jeunes pousses et horizons nouveaux
Les Trophées de la Gastronomie et des Vins 2025 ont récompensé Bastian Ruga, chef du restaurant Circle, désigné “Chef espoir de l’année”. Une reconnaissance symbolique d’un renouvellement profond. Ces jeunes chefs — qu’ils soient lyonnais d’origine ou adoptés par la ville — revendiquent tous la même envie : réconcilier exigence et accessibilité, raffinement et sincérité.
Cette évolution n’a pas échappé aux observateurs. Dans un article du Monde intitulé “À Lyon, la gastronomie élargit son horizon”, on souligne que la ville s’ouvre désormais à des influences étrangères, à des approches hybrides, et à des expériences culinaires moins codifiées.
Les remous du Guide Michelin 2025
Cette effervescence ne va pas sans remous. Le Guide MICHELIN 2025 a aussi vu trois établissements lyonnais perdre leur étoile : Jérémy Galvan, Le Passe-Temps de Younghoon Lee, et La Mutinerie de Nicolas Seibold. Ces trois tables ont fermé leurs portes entre l’été 2024 et la fin de l’année, chacune pour des raisons différentes mais révélatrices des tensions du secteur.
Jérémy Galvan, installé depuis 2011 dans le Vieux Lyon, a choisi de tirer le rideau sur son restaurant gastronomique pour se consacrer à un nouveau projet, « 220 BPM », dans les Monts du Lyonnais. Younghoon Lee, étoilé depuis 2016, a décidé de transférer Le Passe-Temps à Paris, faute de pouvoir agrandir son établissement de la rue Tronchet. Quant à Nicolas Seibold, dont La Mutinerie avait obtenu une étoile en 2023, il a fermé fin juin 2024 pour repartir vers le Sud et monter un concept plus intime.
Ces départs traduisent une réalité contrastée : derrière la vitalité des nouvelles tables, beaucoup de chefs cherchent aujourd’hui à alléger leurs modèles, à se rapprocher de leurs racines ou à retrouver un rythme plus humain.
Les lieux référencés :
Miraflores
Prairial
Burgundy by Matthieu
