Lyon Métropole investit en grand dans l’électricité verte pour 2024
Véritable référence nationale et même européenne de la transition énergétique, la Métropole de Lyon aspire plus que jamais à tirer avantage des conditions climatiques et géographiques de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Cette dernière fait partie des régions françaises à fort potentiel de production d'énergies renouvelables. Elle se remet ainsi en phase avec les objectifs nationaux de baisse de la consommation électrique pour l'horizon 2050.
Les fournisseurs d’énergies renouvelables profitent ainsi des aides et des facilitations accordées aux acteurs de l’électricité verte, à l’instar notamment de la Prime éco-chaleur. Elles fleurissent alors un peu partout dans le lyonnais et ses communes limitrophes.
La facture d’électricité de la ville pour l’année 2024 pourrait en effet encore atteindre le seuil alarmant des 32 millions d’euros. Cela a lieu malgré les vastes campagnes de réduction de chauffage dans les bâtiments publics et l’adoption de la mesure d’interdiction de mise en location des passoires énergétiques. Les coupures dans certains secteurs se multiplient et on observe une hausse exponentielle des factures d’électricité, qui touchent plus particulièrement les HLM, les TPE et les PME de la Métropole. De plus en plus d’utilisateurs prennent alors conscience que rénover le réseau public de distribution ne suffira pas pour atteindre les objectifs du Plan Climat-Air-Énergie 2030.
Favoriser le développement des offres d’électricité verte pour s’écarter progressivement des énergies fossiles
Le lyonnais veut réussir à réduire sa consommation d’énergie de 30 % par rapport à l’an 2000 tout en doublant la part des énergies renouvelables, tel que le préconise le Plan Climat-Air-Energie territorial. Il a ainsi récemment choisi de se fournir en électricité renouvelable et locale auprès du barrage de Dracé, qui est situé sur la Saône, dans le Beaujolais. Affichant déjà une proportion de 16 % d’électricité renouvelable française premium depuis janvier 2024, la ville de Lyon s’est alliée au fournisseur local « Énergie d’Ici ». Elle permet à 78 groupes scolaires, 11 écoles maternelles et 5 piscines de bénéficier de 11 GWh d’électricité premium avec certificat de garantie d’origine renouvelable.
Dans cette même optique de rendre l’électricité verte plus accessible aux lyonnais, l’entreprise Elmy énergie a décidé de renforcer la partie production de son activité en créant de nouvelles centrales photovoltaïques. Cette société produit, gère et fournit de l’énergie 100 % verte et française pour les particuliers, les entreprises et les collectivités.
La commune lyonnaise de Belleville-en-Beaujolais, qui se situe à une cinquantaine de minutes de la Métropole, s’est également lancée dans la production d’une énergie plus sobre et écologique. Elle a créé Bowatts, la première marque territoriale d’électricité verte.
Le rêve d’une électricité véritablement verte, locale et généralisée n’en est qu’à ses balbutiements. La montée en puissance des producteurs et distributeurs d’électricité verte devient toutefois visible. Si vous devez comparer les fournisseurs d’électricité en ligne, vous remarquerez qu’en 2024, les offres d’électricité verte sont devenues intéressantes.
Attention cependant au greenwashing, car si plus d’un distributeur sur deux dispose aujourd’hui d’une offre « verte », bon nombre continue d’alimenter d’autre part le secteur des énergies fossiles. Ils sont encore moins nombreux à pouvoir se targuer d’offrir une électricité produite localement (à minima en France).
Les autorités lyonnaises innovent pour accélérer l’implantation des Smart Grids
Désignée comme région pilote pour l’implantation des Smart Grids ou réseaux électriques intelligents, la région Auvergne-Rhône-Alpes a accueilli les premiers campus dédiés au développement et à l’expérimentation des compteurs intelligents. Ceux-ci se situent plus précisément dans les villes de Grenoble et de Lyon. Avec le lancement d’un projet en partenariat avec l’entreprise française Voltalis, la Métropole envisage d’implanter un dispositif de pilotage du chauffage gratuit au sein de 166 000 foyers. Elle souhaite réduire de 15 % leurs factures d’électricité et de permettre une économie globale de 300 € par foyer.
Par ailleurs, c’est dans le nouveau quartier de Confluence, qui abrite la première brique de réseau intelligent de la Métropole, que le meilleur des technologies Smart Grids a été déployé pour la première fois à l’échelle d’un quartier en Europe. Parmi les technologies mises en place figurent entre autres l’implantation de compteurs communicants ainsi que de 7000 m² de panneaux photovoltaïques dotés d’équipements de stockage d’électricité et de piles combustibles. Ces derniers permettent l’intermittence avec l’énergie solaire.
L’alternative des solutions de stockage d’énergie au service de la sobriété énergétique
Durant la première édition du salon Open Énergies en janvier dernier, plus de 300 exposants ont présenté leurs dernières technologies et innovations en matière de stockage d’électricité. Tous sont portés par le développement des énergies renouvelables.
Parmi les innovations figurait la pile thermique à cycle infini Inelio, qui peut couvrir jusqu’à 85 % des besoins en chaleur annuels. Les visiteurs ont pu également découvrir le stockage par onduleur hybride de la société autrichienne Sonnenkraft ou encore d’autres solutions comme :
- le stockage modulaire,
- les armoires de stockage françaises de Bluwatt,
- le stockage de grande capacité.
Les quelque 4833 visiteurs professionnels du salon ont pu y apprécier le meilleur des technologies de stockage d’électricité en batterie pour maison individuelle, petit tertiaire et grande industrie.
Des fournisseurs lyonnais d’électricité verte impliqués dans le soutien à l’autoconsommation solaire
Pour certains acteurs lyonnais de l’électricité verte, rendre les installations solaires en autoconsommation personnalisée accessibles au plus grand nombre est une priorité pour atteindre les objectifs de neutralité carbone 2050. C’est notamment le cas pour Monabee et la société coopérative photovoltaïque Solarcoop. Dans cette optique, ces fournisseurs ont réalisé une levée de fonds de 2 millions d’euros. Ces derniers sont destinés principalement à améliorer les processus de sensibilisation, de distribution et de pose de panneaux photovoltaïques sur la région Rhodanienne.
En fin d’année, la Cleantech Mylight150, qui se spécialise notamment dans la distribution et la conception de systèmes intelligents de gestion d’énergie et d’autoconsommation solaire, a également réussi à lever 100 millions d’euros. Elle a pour objectif de permettre aux utilisateurs de produire et de consommer une électricité plus verte et plus abordable. Implantée sur la commune de Jonage, la société prévoit entre autres de recruter une centaine de collaborateurs supplémentaires d’ici la fin d’année 2024. Elle souhaite ainsi multiplier son chiffre d’affaires par cinq.
Des technologies innovantes pour appuyer la réduction de l’empreinte carbone autour de la Métropole
La ville des Lumières a aussi adopté diverses mesures pour renforcer la démocratisation des véhicules hybrides et électriques. Ces mesures sont aussi valables pour la réduction des émissions de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre liés aux transports en commun. L’une des solutions les plus innovantes provient sans aucun doute de la start-up Mob-Energy. Elle est basée au sein de la pépinière Usin Lyon Parilly. L’activité de cette dernière se concentre autour de la conception et de la production de robots bornes de recharge pour voiture électrique élaborés à partir de modules de batteries recyclées.
La Métropole a d’ailleurs suivi le pas en installant récemment une demi-douzaine de bornes électriques sur le quai Claude Bernard. Elle assure ainsi la consommation des bateaux de croisières, qui étaient alimentés jusqu’ici par des groupes électrogènes. Grâce à cette action, les émissions de CO2 des bateaux de croisière fluviale des Voies Navigables de France (VNF), qui arpentent le fleuve, se verront réduites d’environ 60 %.